Jérémie Blanc :
Inspecteur de police, l'un des principaux auxiliaires de San-Antonio. Devennu policier en 1986 grâce à l'appui de San-Antonio, Jérémie Blanc est un ancien employé de la voirie de la Ville de Paris, qui balayait les trottoirs du quartier Saint-Sulpice.
San-Antonio fait sa connaissance par hasard, à la faveur d'une enquête nocturne : "Enfin, la porte s'ouvre et je plonge sur la nuit. En fait, j'ai, face à moi, un Noir immense dont la poitrine nue obstrue tout l'encadrement. Du mec hors-série ! Près d'un mètre nonante, des muscles, une peau sénégalaise absolument noire, un visage aux pommettes proéminentes qu'éclairent des yeux de loup en vadrouille." (128).
Le commissaire ne sera pas long à découvrir les qualités de Jérémie. Celui-ci est non-seulement doué de sagacité, de courage et d'esprit de décision, mais aussi d'une culture encyclopédique, particulièrement dans le domaine littéraire. Cette profonde connaissance des lettres françaises, de la part d'un ex-balayeur, ne serait invraisemblable que si celui-ci n'était pas noir; et à cet égard, Jérémie Blanc pourrait bien figurer dans l'injustice raciste.
Ses qualités tant professionnelles qu'humaines font de lui une sorte de doublure de San-Antonio, mais une doublure en "négatif"; pas seulement parce que sa peau est noire, mais surtout parce que son caractère se dissocie nettement de celui de son protecteur : Blanc de refuse à adhérer au mode de vie dissolue de celui-ci; sauf cas exceptionnels, il reste pour sa part fidèle à son épouse Ramadé, et ne consomme jamais d'alcool. Une grande amitié entre les deux personnages s'établit rapidement, au point qu'Alexandre Benoît Bérurier, jaloux, en prend ombrage. Blanc et Bérurier ne cessent de se chamailler, jusqu'à, parfois, en venir au mains.
Jérémie Blanc est originaire d'un village du Sénégal, Jébobola (ou Roulé-Boulé, selon les sources) : "Là-bas ils croivent que je suis un grand joueur de fote-balle. Avant de partir, je dirigeais le clube de notre village. Je suis venu en France pour faire une carrière dans le ballon rond, comme on dit dans "L'Equipe". Mais j'ai rien trouvé, alors je me suis fait balayeur, mon vieux. Seulement, au pays, on me croit avant-centre de l'équipe de France." (135)
Blanc ne renonce en rien, par ailleurs, à sa culture d'origine, et pratique encore des rituels de son pays (son épouse est fille de sorcier).